Moriheï Ueshiba,
Le créateur de l'Aïkido

                  
 





            

Né en 1883 et  mort en 1969, Moriheï Ueshiba est le créateur de l’Aïkido.

Il s’initie dès son plus jeune âge à plusieurs écoles martiales et spirituelles du Japon et, dès 1922, enseigne son propre art qui change de nom au fur et à mesure de son évolution.
Guerrier idéaliste, transformé, d’éveil en éveil, en homme de paix et de prière, il fut  jusqu’à la fin de sa vie, un artiste martial exceptionnel qui pouvait  "souffler au loin", ou "immobiliser d'un seul doigt" ses partenaires, quelque soit leur nombre.
Si une vision de l’extérieur pouvait laisser l’impression d’une danse, ou même de situations  pré-arrangées, tous ceux qui se sont confrontés directement et concrètement à lui, ont été touchés par l’efficacité étrange et déroutante de ses techniques.
Dans le monde de l'Aïkido, il est parfois appelé “Kaïso" (le fondateur), et souvent "O Senseï" (Senseï : celui qui est devant, professeur. O Senseï : grand professeur)

L'Aïkido, un art neuf

O senseï nous décrivait son art comme entièrement différent de tout ce qui existait auparavant.
En 1940 en effet, il témoigne: “…  j’ai oublié toutes les techniques que j’avais apprises et j’ai dû faire de nouveau les techniques des ancêtres; et ces techniques sont là pour montrer que le monde entier est comme une famille et qu’il n’y a pas d’étrangers”.
C’est à partir de cette date qu’il donne, en pleine guerre mondiale, à sa pratique le nom d’Aïkido, un art fait “ni pour combattre, ni pour vaincre” ...mais pour...“supprimer la notion d’ennemi”.
Une pratique qui demande une remise en question profonde de nos habitudes “Ce n’est pas gagner ou perdre, ce n’est pas ça..., ce sont des techniques de paix....sans notion de plus fort, de plus faible.”
 ... et dont les techniques ... “changent constamment”...  car en effet :
"Il n’y a ni forme, ni style en Aïkido. Son mouvement est celui de la nature, dont le secret est profond et infini.”
Aï, unité

Pourtant le terme “Aïki” (énergie unifiée) qu’il choisit existe déjà dans les arts martiaux japonais, et c’est conscient de cette ambiguïté, me semble t'il,
qu’il prend soin de nous préciser qu’il choisit pourtant ce terme parce que “Ai” est homophone en japonais de “Amour”.
Dès 1925, nous décrivant son expérience de " l'éveil ", il témoignait: 
" En cet instant, je fus illuminé ; la source de l'art martial est l'amour divin :  un esprit de protection pour tous les êtres. Des larmes de joie coulèrent sur mes joues.
Je compris : le véritable art martial consiste à accepter l'esprit de l'univers,
à préserver la paix, à recevoir cet amour, qui génère, protège et nourrit avec justesse tous les êtres de la nature, à l'assimiler et à l'utiliser dans notre propre corps et notre propre esprit."


Aï, amour

En faisant vibrer « Aï », trace sonore du mot « Amour », dans le nom même de son art pourtant martial, Moriheï Ueshiba, rappelle à chaque pratiquant la possibilité inscrite en lui-même de transformer par l’esprit et l’entraînement
les techniques guerrières de destruction en art de paix et de non violence.
Si ce mariage incroyable, ambigu et paradoxal entre l’amour et la guerre, peut intriguer, fasciner ou pourquoi pas irriter, il constitue néanmoins à nos yeux l’essence même de l’Aïkido et définit la place à part qui est la sienne dans l’univers des arts martiaux.

NB: L’emploi par Moriheï Ueshiba, du mot «divin», ne signifie en aucun cas que l’Aïkido nécessite l’adoption d’une quelconque croyance. Le mot dieu est tout à fait remplaçable par un autre en accord avec la philosophie de chacun: esprit de la nature, énergie de la vie, lois de la physique ...
             



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